Par Patrick DE VIVIES, directeur de la MDF
Votre mutuelle est là pour vous aider à faire face à vos dépenses de santé, quelles que soient l’origine ou la gravité des maladies qui vous affectent. Elle est un partenaire de votre santé.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la santé est « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité.»
Dans nos sociétés modernes, il y a une forme de mythe, de croyance collective, qui nous fait croire que la maladie est quelque chose d’extérieur à nous, une fatalité contre laquelle nous ne pouvons rien, une sorte de malédiction qui nous tombe dessus. La maladie médicalement justifiée permet de se dédouaner, avec le regard compatissant de nos concitoyens. Réduits à l’état de patient, nous patientons et attendons de la médecine qu'elle guérisse nos maux.
Pourtant, il est clairement établi que nos comportements et notre environnement sont des déterminants fondamentaux de notre santé. Ce que nous mangeons, nos addictions, notre sédentarité, les polluants et toxiques auxquels nous sommes exposés sont les terrains propices dans lesquels nos maladies peuvent germer et prendre racine. C’est particulièrement évident pour toutes les maladies dites "comportementales".
Mais même lorsqu’un facteur extérieur est clairement identifié, comme un virus ou une bactérie, nous pouvons constater qu’il ne touche pas de la même manière tous ceux qui y sont exposés, et s’invitent d’autant mieux que notre équilibre et notre immunité sont par ailleurs fragilisés.
Nous ne sommes pas tous égaux devant la santé. Certains héritent parfois d’un patrimoine génétique qui peut prédisposer à certaines maladies. Mais là encore, prédisposition ne rime pas toujours avec condamnation sans appel. Il arrive parfois que nous soyons malades sans rien y pouvoir, mais nous pouvons toujours être acteurs de notre santé, comme nous sommes acteurs de notre guérison.
Dans notre société de consommation, l’information qui nous est accessible est essentiellement publicitaire et souvent trompeuse. On nous fait croire que nous avons besoin de la dernière version de telle marque de téléphone mobile ou de telle marque de vêtement pour trouver le bien-être.
En fait, on confond, par intérêt commercial, les désirs que l’on cherche à nous inculquer avec nos « vrais » besoins. Telle publicité pour une boisson sucrée nous montre un sénior qui serait passé à côté de quelque chose dans sa vie par ce qu’il ne buvait pas cette boisson, et on le voit courant en forme sur une plage à côté de superbes jeunes femmes en maillot de bain.
La réalité est que le sucre est une substance addictive, qu’une étude* publiée en août 2017 compare cette addiction à celle de la cocaïne, l'héroïne ou l’alcool, ce qui ferait du sucre la substance addictive la plus consommée au monde et que l’OMS préconise de limiter la consommation de sucre tant l’abus actuel est nuisible à la santé mondiale**.
Abraham Maslow*** a été le premier à concevoir une théorie la motivation humaine en 1943, théorie selon laquelle les motivations d’une personne découlent de ses besoins non satisfaits. Il hiérarchisa les besoins de l’Homme établissant la pyramide des besoins. Pour lui, les premiers besoins à assouvir sont les besoins se trouvant dans le premier niveau de la pyramide. Si ceux-ci ne sont pas satisfaits, l'Homme ne sera pas assez motivé pour satisfaire les besoins du second, troisième, quatrième ou encore cinquième niveau.
* Etude publiée le 23 août dans lle British Journal of Sport Medicine par deux chercheurs de l'Institut du cœur de Saint Luke, aux Etats-Unis, qui considère que le sucre est une substance aussi addictive que la cocaïne, l'héroïne ou l’alcool.
** L’Organisation mondiale de la Santé recommande de ramener l’apport en sucres libres à moins de 10% de la ration énergétique totale chez l’adulte et l’enfant. Il serait encore meilleur pour la santé de réduire l’apport en sucres à moins de 5% de la ration énergétique totale, soit à 25 grammes (6 cuillères à café) environ par jour.
*** Abraham Maslow (1916 – 1972), un psychologue humaniste
Au premier niveau se trouvent les besoins physiologiques : la respiration, la soif, la faim, le sommeil, l’élimination, le maintien de la température corporelle, qui sont des besoins vitaux dont l’insatisfaction conduit à la mort. Dans nos sociétés, ces besoins sont rarement insatisfaits, si bien que l’on ne s’en préoccupe plus, notre attention se focalisant sur les étages supérieurs de la pyramide dans la recherche de sécurité, de reconnaissance sociale ou du dépassement de soi-même. Pourtant, à ne plus s’y intéresser, nous avons sans doute négligé de porter attention à la manière dont nous satisfaisions ces besoins vitaux ; à la qualité de l’air que nous respirons, de l’eau que nous buvons, de la nourriture que nous mangeons, de la sérénité dont nous avons besoin pour avoir un repos réparateur, etc.
A l’échelle planétaire, la pollution de l’air et de l’eau atteint des niveaux perturbant désormais le bien-être des populations. Quant à la nourriture, l’industrialisation des produits alimentaires a largement remplacé les nutriments essentiels par des additifs chimiques, du sucre et des graisses saturées. Les produits agricoles et l’eau sont très exposés aux pesticides et engrais chimiques. Les scandales alimentaires se succèdent et il devient de plus en plus difficile de savoir ce que l’on peut manger sans affecter notre santé. Enfin, le stress a pris une telle place chez nombre de nos concitoyens qu’il perturbe la qualité du sommeil, trouble la digestion, exerce une pression trop forte sur notre équilibre.
Il nous a semblé que notre mutuelle pouvait modestement contribuer à la sensibilisation sur le pouvoir que nous avons tous de devenir acteur de notre santé, de notre bien-être.
Notre mutuelle pouvait, à son échelle, relayer les informations de professionnels de santé, de professionnels du bien-être, d’acteurs de santé institutionnels ou privés, le témoignage de particuliers autour de thématiques touchant la pleine satisfaction de nos besoins fondamentaux pour libérer nos organismes de la pression excessive qu’ils subissent trop souvent et leur permettre d’exprimer pleinement leur capacité à retrouver naturellement l’équilibre. Partager avec vous les petits gestes simples de tous les jours, les activités, les pratiques qui peuvent préserver ou rétablir notre santé, notre cadre de vie et notre bien-être. Et bien sûr, des conseils sur le bien-être ne se substituent pas à un avis ou un traitement médical.
Modestement, parce que nous ne prétendons pas avoir la science absolue, parce que les savoirs d’aujourd’hui peuvent être remis en cause par les découvertes scientifiques de demain, parce qu’aussi nous sommes tous différents, et ce qui peut aider les uns peut ne pas convenir aux autres, car nous sommes très inégaux devant la maladie.
Vous pouvez, vous aussi, participer et nous proposer vos contributions en vous adressant à prevention@mdf.nc